L’AVOCAT
Jean-François Prat a rejoint peu de temps après sa création le cabinet qui porte aujourd’hui son nom. Sous son impulsion, le cabinet s’était spécialisé en droit des Affaires.
Jean-François Prat faisait autorité en matière de droit boursier, fusion-acquisitions, contentieux des affaires, arbitrage et droit pénal des affaires. Sa participation aux grandes batailles boursières avait fait de lui un acteur incontournable.
En 2003, le guide international de référence des avocats, “Chambers and Partners” lui avait décerné le prix du “Lifetime Achievement” pour l’ensemble de sa carrière.
Jean-François Prat a été membre du Conseil de l’ordre entre 2004 et 2009.
Il nous a quittés le 26 mars 2011 après avoir exercé la profession d’avocat pendant quarante-cinq ans.
LE CABINET
Bredin Prat, l’un des plus importants cabinets d’avocats d’affaires français, est réputé pour la qualité et la sophistication de ses services dans ses domaines spécifiques d’intervention, à savoir : droit des sociétés/fusions-acquisitions, droit boursier et financier, contentieux et arbitrage international, droit fiscal, concurrence et droit européen, financement et droit bancaire, restructuration et procédures collectives, droit social, droit public et droit du numérique.
Créé en 1966, le cabinet s’est d’abord distingué dans les contentieux et les arbitrages avant d’évoluer dans les années 80 vers le droit des sociétés. Au cours des trente dernières années, Bredin Prat est en effet intervenu dans les batailles boursières du CAC 40, lors des vagues successives de privatisations en France ou à l’occasion de fusions transfrontalières d’entreprises.
Disposant de bureaux à Paris et Bruxelles Bredin Prat est parvenu à croître tout en demeurant fidèle à sa culture et à son exigence de qualité. Le cabinet regroupe désormais 180 avocats, sa réussite et sa singularité reposent sur la forte implication et l’expérience unanimement reconnue de ses 45 associés.
Sur le plan international, Bredin Prat a développé une approche unique lui permettant de mettre à la disposition de ses clients des équipes d’avocats issus de cabinets étrangers renommés dans leur juridiction : les Best Friends. Le réseau Best Friends créé il y a dix ans s’articule en Europe autour de Bonelli Erede (Italie), Bredin Prat (France), De Brauw (Pays-Bas), Hengeler Mueller (Allemagne), Slaughter and May (Royaume-Uni) et Uría Ménendez (Espagne).
Les Best Friends comptent actuellement 32 bureaux et plus de 2500 avocats répartis dans le monde.
www.bredinprat.fr
L’AVENTURE DE LA COLLECTION
De ses grands parents chanteurs à l’Opéra de Monaco, Jean-François Prat hérita peut être sa passion pour la musique … et une certaine affection pour ce « pays Méditerranée ».
Dès son arrivée à Paris – au début des années 60 – ses rencontres fécondes avec des artistes, des intellectuels, des collectionneurs, des galeristes de haute tenue comme Jean Fournier firent naître son vif intérêt pour l’art de son temps.
A cette époque, la spéculation n’existait pas dans ce domaine. Il était possible d’acheter des artistes reconnus aujourd’hui pour un prix relativement modeste.
Avec Marie-Aline, rencontrée à la Faculté de Droit d’Aix-en-Provence, se constitue alors une collection qui ne cessera de grandir au fil de leurs voyages, des visites de galeries, de la fréquentation assidue des foires d’art. Une collection très personnelle qui ne devra rien aux «bons tuyaux», ou aux modes éphémères du temps, parce que solidement ancrée dans l’histoire de l’art, aussi bien contemporain, Moderne, qu’ancien.
Jean-François Prat était curieux d’esprit, observateur des us et mœurs de son temps, attentif à leur devenir. Il était soucieux de donner des réponses pertinentes aux problèmes nouveaux qui surgissent sans cesse dans le monde – en particulier celui des affaires. Ces questions que le Droit et les lois tels qu’ils existent à un moment donné n’avaient pas prévues.
Jean-François Prat concevait le droit, non comme une structure figée, mais comme une matière organique qui sans cesse modèle et s’adapte au corps social qu’il a la charge de réguler. Au sein de cette dialectique, l’invention, faite d’intuition et de rigueur intellectuelle, lui semblait un des éléments fondamentaux de sa pratique.
Dans un tel contexte, son intérêt pour l’art de son temps, prend toute sa dimension : l’artiste lui aussi regarde devant soi et invente. La fréquentation de l’art contemporain est un véritable «accélérateur de réflexion». Il choque parfois, il engage l’esprit, le corps souvent, nous oblige à reconsidérer le monde et les autres dans leur diversité avec plus d’empathie. Il nous alerte – dans le sens positif du terme – sur le devenir de ce monde avec plus de bienveillance qu’il n’y paraît.
Convaincu des bienfaits de sa fréquentation, Jean-François Prat a ouvert sa collection en mettant à disposition de ses amis, de ses associés et collaborateurs qui le désiraient une partie de celle-ci, il a fait œuvre d’ «éducation active», suscitant des discussions, interrogations enthousiasmes souvent contagieux.
La présence de ces œuvres s’inscrit dans une dynamique professionnelle et sociale. Elle fonde aussi et perpétue «L’esprit de famille » que Jean-François Prat avait initié au sein du cabinet Bredin Prat.
Ce prix rend hommage à l’homme dont la vie personnelle et l’exceptionnelle carrière professionnelle étaient gouvernées par l’éthique, l’excellence, l’inventivité et la générosité.